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Posté le: Ven Mar 10, 2006 5:08 pm Sujet du message: Bernard Foccroulle à la tête du Festival d'Aix |
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Jean-Louis Validire
10 mars 2006, (Rubrique Culture le Figaro)
Le conseil d'administration du Festival d'Aix a nommé, hier, le directeur du Théâtre de la Monnaie directeur général pour cinq ans à partir du 1er janvier 2007. Il sera, en outre, dès le 10 mars 2006, directeur délégué du festival.
C'EST Bernard Foccroulle qui prendra la tête du Festival d'Aix. Nommé à la Scala de Milan en 2005, Stéphane Lissner avait en effet fait savoir qu'il ne pourrait pas continuer à mener de front les deux activités. Il cède ainsi sa place à l'actuel directeur de la Monnaie de Bruxelles, qui quitte lui aussi ses fonctions à l'opéra de Bruxelles deux ans avant le terme de son mandat. Cette nomination renforce la vague belge qui semble déferler sur la scène musicale française. Gérard Mortier, qui avait précédé Bernard Foccroulle à la Monnaie, dirige aujourd'hui l'Opéra de Paris, Serge Dorny est à la tête de celui de Lyon.
Liégeois d'origine, élève de Hubert Schoonbroodt, Bernard Foccroulle s'est d'abord fait connaître comme un talentueux organiste à l'aise dans toutes les époques même si ce sont ses interprétations de Jean-Sébastien Bach qui ont assis sa notoriété tant en concert que sur disque. Il enregistrera notamment une intégrale de l'oeuvre d'orgue de Bach.
Né à Liège en 1953, il étudie l'instrument au conservatoire de sa ville natale, dans la classe de Hubert Schoonbroodt, et se perfectionne ensuite auprès de Xavier Darasse, Bernard Lagassé et Gustav Leonhardt. Très tôt, la musique contemporaine l'attire et devient un des pôles de son activité de concertiste. Il donne une trentaine de créations mondiales, interprète et enregistre Luciano Berio, Philippe Boesmans, qu'il fera venir en résidence à la Monnaie, Xavier Darasse, Gilbert Amy, György Ligeti et beaucoup d'autres jeunes compositeurs. Il écrit lui-même plusieurs oeuvres destinées à l'orgue ou à d'autres effectifs instrumentaux.
Une carrière internationale
Sa participation au Festival de Royan, en 1974 et 1976, est le point de départ d'une carrière internationale, tant comme soliste qu'en formation de chambre, axée autour de la musique ancienne qui le mène dans la plupart des pays d'Europe, en Amérique et au Japon. Avec le Ricercar Consort, il joue et enregistre de très nombreux auteurs baroques, notamment l'école d'Allemagne du Nord et les prédécesseurs de Jean-Sébastien Bach, de Scheidemann à Buxtehude. Il se passionne également pour le répertoire ibérique et consacre deux enregistrements à l'oeuvre de Correa de Arauxo. Il étudie attentivement la musique du XVIIe siècle de la Principauté de Liège (Anthologie de l'orgue liégeois) et des Pays-Bas méridionaux. De 1982 à 1997, il enregistre une intégrale de cette oeuvre d'orgue en sélectionnant soigneusement les instruments historiques les plus adéquats. Cette longue aventure s'étale sur seize années et n'est pas interrompue par son arrivée au Théâtre royal de la Monnaie, un des opéras les plus en vue sur la scène internationale, dont il a pris la direction en 1992.
En arrivant dans le sillage de Gérard Mortier, appelé à succéder à Herbert von Karajan à Salzbourg, il relevait un défi difficile tant celui-ci avait laissé une forte empreinte lors de son passage. De son propre aveu, il n'avait jamais envisagé un tel parcours même s'il a toujours été un musicien qui s'intéresse à l'évolution de la société. Un intérêt qu'il avait manifesté en présidant un temps les Jeunesses musicales puis en créant le projet Ars musica.
A la Monnaie, il a montré sa capacité à travailler en équipe tout en imposant ses conceptions artistiques en protégeant l'opéra de la commercialisation tout en veillant à l'équilibre financier de l'institution. Il a pris à la Monnaie successivement Antonio Pappano et Kazushi Ono comme directeurs musicaux en offrant au public un vaste répertoire, de Monteverdi jusqu'à la musique contemporaine, et en accordant une place privilégiée à la création. Le public du Festival d'Aix a pu l'année dernière écouter Julie, de Boesmans, créée à la Monnaie, dans la mise en scène de Luc Bondy. Pendant les quinze années qu'il a passées à la tête de la Monnaie, Bernard Foccroulle a invité les plus grand metteurs en scène dont parmi d'autres Robert Wilson, Klaus Michael Grüber, Robert Lepage ou encore Stéphane Braunschweig. Bernard Foccroulle a également multiplié les collaborations pour présenter la Monnaie et ses productions dans les grandes scènes internationales.
lire la suite, source : http://www.lefigaro.fr/culture/20060310.FIG000000102_bernard_foccroulle_a_la_tete_du_festival_d_aix.html |
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